Le monde en bas de chez moi

A-t-il besoin d’être changé ? Comment le changer ? Pourquoi le changer ? Pour quoi le changer ? Vers quoi pourrais-je l’emmener ?

Voilà quelques unes des questions qui tournent dans ma tête et qui visiblement tournent dans la tête de tellement d’autres personnes, entrepreneurs ou non.

Ce matin, je suis allée inscrire ma fille en 6ième. Parmi les renseignements demandés, la catégorie professionnelle des parents. Pour le papa, c’est facile, il a un travail, une entreprise qui l’emploie, une place dans la société, tout va bien.

Mais pour moi, qui ne sait pas trop de quoi demain sera fait, qui ne sait pas très bien non plus de quoi aujourd’hui est fait, difficile de choisir une case. Je n’ai rien mis. La secrétaire me voit arriver, en pleurs (j’ai mal dormi, hier j’ai trop marché, j’ai mal aux pieds, et je suis peut-être un peu émue aussi, allez savoir ?), en boitillant avec ma canne, alors elle me dit :

« vous êtes en invalidité, c’est ça ? il n’y a pas à avoir honte, vous savez, regardez les mères au foyer, on les classe aussi en « personnes sans activité », vous croyez vraiment qu’elles sont sans activité ? On va mettre ce code là, c’est juste pour notre logiciel de saisie, et si vous reprenez une activité professionnelle, on changera le code et puis c’est tout. »

Dur parfois de vivre dans une société où on est catalogué. Au retour, dans la rue, sur le trottoir, 2 couches se sont échappées d’une poubelle.

(Il y a eu du vent dans le quartier ces derniers jours, on dira que c’est ce qui s’est passé) Une passante les voie et les pousse dans le caniveau en décrétant « C’est dégouttant ! »

D’accord, des couches jetables utilisées par terre sur le trottoir, ce n’est pas top, mais est-ce mieux dans le caniveau ?

Voilà une chose qui peut être changer dans le monde en bas de chez moi : inciter les parents à utiliser des couches lavables. C’est un projet auquel j’avais pensé quand je suis arrivée à Lyon avec mes enfants encore petits et depuis, j’ai rencontré un couple qui fait ça grâce à leur service de location de couches : locacouche.com .

Et puisque les habitudes se prennent dès la maternité paraît-il, pourquoi les maternités ne proposeraient pas le choix entre couches jetables et couches lavables, comme c’est déjà le cas dans certaines maternité en Normandie, par exemple.

Ce problème de déchets a été particulièrement visible il y a quelques mois, à Lyon, lors d’une grève des services de ramassages.

C’était au moment où les cerisiers étaient en fleurs. Il y a beaucoup de cerisiers autour de notre résidence et chaque année, mon petit côté « Japonaise de coeur » ressort et je passe des heures à les photographier au moment de leur floraison. Ce sont des cerisiers du Japon, justement, et ils sont alors magnifiques, mais cette année, difficile de photographier un cerisier en fleurs sans poubelles devant.

Mai 1969 : Sous les pavée, la plage
Printemps 2019 : Derrière les poubelles, les cerisiers en fleurs
ça fait tout de suite moins rêver.

Est-ce bien le moment, du coup, de lancer un commerce d’impression 3D, qui pourrait bien ajouter encore à ce problème de pollution plastique ? Encore plus de doutes et de report dans la définition de ce que je veux faire.

Ce matin, après avoir ramasser et jeter les deux couches dans une poubelle, j’ai continué mon chemin et croisé une voisine qui souffre comme moi de sclérose en plaques. Elle est aussi classée en invalidité, vie avec son mari et ses enfants devenus grands, et s’occupe comme elle peut depuis qu’elle ne peut plus exercer son métier de nounou. Mais entre les rendez-vous médicaux, sa famille et l’association GEM NOVA où elle fait du jardinage, elle a de quoi faire. D’ailleurs, nous n’avons pas eu le temps de boire ce café qu’elle m’a invité à prendre chez elle ce matin : à peine arrivées, nous nous sommes rendues compte qu’elle devait déjà repartir chez son orthophoniste.

Peut-être bientôt n’aura-t-elle plus besoin d’aller jusque dans le 7ième arrondissement de Lyon pour faire du jardinage, puisqu’un projet de jardin partagé est en train de voir le jour dans le quartier.

En rentrant chez moi, je traverse le parc de la résidence. Au milieu, un bassin, il a été nettoyé il y a deux mois à peine. Il était couvert de nénuphars (ou bien était-ce des nymphéas ? ) Il y en a encore quelques uns, mais tellement moins qu’avant. C’est dommage et pourtant, ce matin en rentrant, j’ai vu une fleur ouverte, orangée, trop jolie ! La nature reprend toujours sa place, coûte que coûte !

Alors voilà, une journée commencée dans les larmes, mais la nature me rappelle que la fleur ne se demande pas pourquoi elle pousse, elle le fait et c’est tout. Elle est là, elle est belle, demain peut-être elle sera fanée, mais aujourd’hui elle a illuminée ma journée et rien que ça suffit à justifier son existence. Et voilà comment s’envole toutes les questions.

J’aimerais tellement être une fleur et savoir quel est mon rôle et ma place à moi dans ce monde, sans avoir à décider quelle voie est la meilleure, juste avoir à faire pousser un pétale à la fois, ou tous en même temps ? Et voilà comment reviennent toutes les questions.

Et puis zut ! Allons voir comment se porte mon imprimante 3D, ça fera peut-être avancer le débat, qui sait ? Et il reste à creuser plusieurs pistes découvertes en ce début d’année : le projet Precious Plastics, les solutions commercialisées par 3dvo, …

Mon Alfawise U30, enfin montée et opérationnelle, 
lors de la première impression que j'ai moi-même 'slicée' avec Cura, 
un petit cube de calibration récupéré sur Thingiverse.
 (il faut bien commencé quelque part),
 plus toutes sortes de petits bazars que j'ai rapporté du salon 3DPrint 2019
(je vous parle de tout ça dans un prochain article).
Mon Alfawise U30, enfin montée et opérationnelle,
lors de la première impression que j’ai moi-même ‘slicée’ avec Cura,
un petit cube de calibration récupéré sur Thingiverse.
(il faut bien commencé quelque part),
plus toutes sortes de petits bazars que j’ai rapporté du salon 3DPrint 2019
(je vous parle de tout ça dans un prochain article).