Vous vous souvenez la définition de l’entrepreneur qui achète quelque chose à un prix certain et le revend à un prix incertain ? (cf. cet article, un des premiers de ce blog) Pour la bonne santé de son entreprise, il espère bien sûr que ce prix incertain soit supérieur au prix d’achat, et il fait tout ce qu’il peut pour que ce soit le cas.
La proposition de valeur, c’est justement ce que font l’entrepreneur, et son entreprise, et qui justifie cet écart de prix.
C’est la manière dont il présente sa valeur ajoutée.
Bien sûr, il ne revend jamais ce qu’il a acheté exactement dans le même état. Il y a toujours une transformation. Par exemple,
Un paysan achète des grains de blé, les sème et récolte et revend plus de grains de blé.
Un meunier achète des grains de blé et les transforme en farine.
Un boulanger achète de la farine et la transforme en pain.
Un grossiste achète de la farine en grande quantité et la revend dans des sacs plus petits, plus adaptés au boulanger ou à la mère de famille qui veut faire elle-même du pain pour ses enfants.
Ainsi, la transformation ne s’applique-t-elle pas toujours au produit lui-même, mais peut aussi concerner sa présentation ou à son emplacement.
La valeur ajouté d’un antiquaire, par exemple, pourra être d’avoir su trouvé le bon meuble pour son client, même si le meuble en lui-même n’a pas du tout été transformé depuis qu’il est sorti du grenier de ma grand-mère.
Voici la définition qu’on nous a donné en introduction de la deuxième Winter Innovation Lab, qui a eu lieu il y a tout juste 1 mois à la Pré-Fabrique de l’Innovation à St-Etienne, et à laquelle j’ai eu la chance de participer :
La proposition de valeur représente le groupe de produits et de services qui crée de la valeur pour le client. Elle a pour objectif de répondre à un besoin insatisfait du client et d’améliorer sa situation actuelle.
Solvay Entrepreneurs
Pour trouver ma proposition de valeur, et savoir si mon entreprise a une chance de marcher, il s’agit donc de répondre à ces 3 questions, mais comme j’ai encore des doutes sur la définition de mon offre, j’ai encore besoin d’y réfléchir.
Rendez-vous donc à la prochaine étape : l’étude de marché
Bien sûr, ça existe, je viens de l’inventer ! Non ? C’est déjà l’une des quatre-vingt expressions composites citées par Wikipédia dans son article sur l’innovation ? Tant pis, je ne poserai pas de brevet dessus, alors.
Bon, alors, je t’explique ce que j’entend par innovation par accumulation, ou agrégation, dans le cas précis du titre que j’ai choisi pour décrire mon activité.
Pour moi, l’innovation par agrégation, c’est prendre deux concepts et les utiliser ensemble pour voir ce que ça donne. C’est comme ça que les frères Lumière ont utilisé les mécanismes des machines à coudre et de la photographie ensemble, pour créer leur mécanisme de caméra et lancer le cinématographe.
Pour ma part, je suis déjà maman (d’où le mum) et handicapée (d’où le handi) et j’essaie de devenir entrepreneur. J’ai bien dit, j’essaie, parce que c’est en forgeant qu’on devient forgeron, n’est-ce pas ?
Et c’est une innovation par accumulation dans le sens où handi-preneur, ça existe déjà et mum-preneuse aussi, ça existe déjà, même si j’ai un doute sur comment ça s’écrit exactement.
Il y a même un réseau Mampreneures. En décembre, j’ai pu assister à une de leurs réunions à la Croix-Rousse et c’était très enrichissant.
Elles se réunissent une fois par mois, pour des ateliers d’une demie-journée ou d’une journée entière, elles font le point sur les nouvelles du mois pour chacune des présentes, puis elles travaillent sur un thème précis avec l’aide d’un intervenant, extérieur au réseau ou non. L’atelier de décembre était un peu particulier dans le sens où c’était l’atelier bilan de l’année et perspective pour l’année prochaine.
Donc, il n’y avait pas d’intervenant, mais un support très bien fait pour cadrer ce bilan, et que chacune reparte en ayant identifier ces réussites de l’année, les qualités qui avaient permis ces réussites, mais aussi ces échecs de l’année et les attitudes qui les avaient provoquées. Se poser ces questions permet de mieux se connaître soit même, de connaître ses points forts et ses possibilités d’amélioration. On a finit l’exercice en se fixant des objectifs pour la nouvelle année.
Les mampreneures, c’est un exemple de réseau, mais il en existe tellement d’autres, chacun ayant une particularité : réseau des anciens élèves d’une école ou d’une université, réseau de femmes entrepreneures, réseau de jeunes entrepreneurs, réseau d’amis des chats, de chasseurs, de dentistes … Il y a forcément un réseau qui te correspond, voire plusieurs. Et ça aide pour trouver … quoique ce soit en fait, de conseils pertinents à tes futurs clients ou collaborateurs, ou juste la prochaine étape du développement de tes projets. Tout ce que je sais, c’est qu’il ne faut pas rester isolé pour entreprendre.
J’ai trouvé récemment cette petite phrase qui complète bien la métaphore de l’avion et se vérifie tous les jours un peu plus :
« Saute, et le filet apparaîtra »
Attribué à l’écrivain américain John Burroughs
Quand j’ai commencé ce voyage en entrepreneuriat l’année dernière (l’année dernière ou il y a quatre ans ? ), je n’avais aucune idée du chemin à suivre mais j’ai commencé à parler de mon idée et à chaque fois, j’ai rencontré une personne qui me donnait un conseil ou une direction, qui me menait un peu plus loin, un peu plus près de mon but.
Et hier encore, et ce matin encore, cela se vérifie : hier, j’ai trouvé une vidéo montrant une techique que je vais pouvoir utiliser pour concrétiser mon idée, et ce matin j’ai reçu une proposition de rendez-vous à la CCI de Lyon pour identifier mes besoins en information marché, ce qui est précisément l’étape où j’en suis du développement de ma petite entreprise 😉
Cela nous emmène un peu loin, du concept d’handi-mum-preneuse, qui devait être le sujet de cet article. Qu’est-ce qui est particulier pour moi par rapport à un entrepreneur lambda ? C’est le partage du temps, et la capacité d’adaptation. En tant que Maman, en tant qu’handicapée aussi, je sais que rien ne se passe jamais comme prévu, et qu’il faut faire avec, et aussi que tout peut arriver, le pire, mais aussi le meilleure !
Voilà, une handi-mum-preneuse a ça en plus : de nombreuses sources d’inspiration, le réseau des mamans de l’école, le réseau des médecins et kinés et .. qui la suivent (et oui, encore des réseaux, tout est réseau !), d’autres causes de soucis aussi, et d’autres raisons de rebondir.
On entreprend pour soi, mais aussi pour que sa famille, ses enfants soit fiers de nous. Et pour ne pas se laisser abattre. Et ça devient sa raison de se lever le matin, son IKAGAI, comme disent les Japonais. Mais ça, je vous en perlerai un autre jour.
C’est par cette question qu’a commencé le parcours de form’action proposé par l’Arche aux Innovateurs, un programme de 10 semaines qui permet à des équipes de 4 à 8 « cadres en évolution professionnelle » (des chômeurs, mais pas seulement, l’Arche a accueilli sa première stagiaire salariée en ce début d’année) de découvrir en les pratiquant toutes les étapes de création d’un produit innovant, de la recherche de l’idée jusqu’à la fabrication d’un P.O.C. ( un prototype de preuve de concept ), à la communication (merci Jimdo) et à la commercialisation en ligne (merci PayPal) et à la présentation devant une assemblée d’investisseurs potentiels (en général, des membres de l’association, qui ont tous suivi le parcours auparavant, ou de futurs « stagiaires-innovateurs », qui vont le suivre après, ou des partenaires-financeurs du programme, ou … bref, principalement des gens bienveillants qui savent qu’on est ici face à un serious game qui permet d’expérimenter à fond, mais sans risque, l’innovation)
L’innovation est l’action d’innover, c’est-à-dire de chercher à améliorer constamment l’existant. Dans le domaine économique, cela se traduit par un nouveau produit, service, processus de fabrication ou d’organisation pouvant être directement implémenté dans l’appareil productif et répondant aux besoins du consommateur. Elle se distingue ainsi de l’invention ou de la découverte par le fait qu’elle puisse être immédiatement mise en œuvre par les entreprises dans le but d’obtenir un avantage compétitif. Par ailleurs, son utilisation en tant que buzzword en fait un terme très polysémique en pratique. On trouve ainsi plus de quatre-vingt expressions composites dont : innovation ouverte, innovation participative, innovation frugale, innovation inclusive, innovation incrémentale, innovation radicale, innovation révolutionnaire, innovation évolutive, innovation associative, innovation spasmodique, etc.
Lors de la première séance de ce parcours que j’ai suivi de février à mai l’année dernière (je faisais partie de la 23ième équipe de l’Arche, la 10ième sur Lyon, vous pouvez voir le récit de notre parcours sur notre blog ), chacun des 8 membres de l’équipe a fait part aux autres des expériences d’innovation qu’il avait pu avoir dans sa carrière professionnelle ou dans sa vie personnelle. Une technique utilisée lors de chaque journée et qui permet de découvrir notre propre définition du concept abordé lors de l’atelier d’une part, et de se rendre compte que personne n’est totalement débutant face à ce concept. Ce qui est toujours bon booster pour la confiance en soi. Ensuite, l’intervenant du jour nous apportait des éléments théoriques pour confirmer notre définition.
Lors de ce tour de table, nous avons pu voir que certains, comme Zéno, avaient une grande expérience de l’innovation au sens scientifique puisqu’ils avaient déposer des brevets, et d’autres plus au sens de l’innovation d’organisation, ou de l’innovation d’usage, incrémentale ou encore associative, en utilisant par exemple un embout de canne au bout d’un parapluie pour pouvoir l’utiliser en 2ième canne sans l’abîmer, quand il ne pleut pas.
Oui, bon, ce dernier exemple est le mien. Je marche avec une canne depuis plus de 10 ans maintenant, et c’est un peu cette canne qui m’a poussée à faire tout ce que j’ai fait l’année dernière et ce que je continue à faire cette année. J’ai eu bien du mal à l’accepter pourtant, cette première canne et j’en ai tout autant en accepter une deuxième. Mais bon, je vous raconterai ça dans les prochains articles. Non, non, pas tout le même soir, les enfants, n’insistez pas!
D’ailleurs, est-ce qu’elle m’y a poussé ou est-ce plutôt elle qui me l’a permis ? En tout cas, c’est un suivant une idée d’innovation inspirée par ma canne que j’ai :
osé, moi si timide et réservée, parler à Jérôme Manin en 2014 après son intervention lors d’une formation à laquelle j’assistais. C’est lui qui le premier m’a parlé d’impression 3D, lui qui a su me communiquer sa passion pour cette technologie et pour l’entrepreneuriat.
C’est aussi en suivant cette même idée en 2018 que j’ai osé entreprendre les démarches pour suivre la formation chez F3df et
j’ai trouvé le courage de candidater à Lyon Start Up
et, dernier rebondissement en date, je viens d’être sélectionnée pour la 2ième édition du Winter Innovation Lab ! (Mais ça, c’est le futur : je vous raconterai quand j’y serai dans deux semaines 😉 )
C’est une question que se posent de nombreuses personnes et il existe de nombreuses réponses à cette question.
D’après Reid Offman, l’un des fondateurs du réseau LinkedIn,
Un entrepreneur, c’est quelqu’un qui se jette d’une falaise et qui construit un avion sur le chemin de la descente.
(Encore faut-il avoir le plan de l’avion en tête !)
Pour Richard Cantillon (1723), l’économiste franco-irlandais qui est le premier qui à mettre en lumière le rôle de l’entrepreneur dans la vie économique,
L’entrepreneur achète des produits et services à un prix certain pour le revendre à un prix incertain sur le marché, après défraiement des frais de transport.
Joseph Schumpeter redonne à l’entrepreneur une place importante en le désignant comme étant « l’homme de l’innovation », parce qu’il incarne et porte le pari de l’innovation, son dynamisme assure la réussite de celle-ci :
L’entrepreneur est un homme dont les horizons économiques sont vastes et dont l’énergie est suffisante pour bousculer la propension à la routine et réaliser des innovations.
Dans « Business cycle », 1939
C’est un véritable aventurier qui n’hésite pas à sortir des sentiers battus pour innover et entraîner les autres hommes à faire autre chose que ce que la raison, la crainte ou l’habitude leur dictent de faire. Il doit vaincre les résistances qui s’opposent à toute nouveauté risquant de remettre en cause le conformisme ambiant.
Merci à Wikipédia pour ces premiers exemples de définitions.
Je viens de découvrir que même des enfants se posent cette question ! Au Canada, chaque année au mois de juin depuis 2014, à lieu la grande journée des petits entrepreneurs, pendant laquelle des enfants de 5 à 12 ans créent leur petit entreprise d’un jour devant leur porte ! Le site qui présente cette journée qui permet aux petits Canadiens de s’initier à l’entrepreneuriat présente aussi quelques vidéo sur les valeurs et les qualités des entrepreneurs :
La confiance en soi,
La créativité,
La passion,
La persévérance.
Le site présente aussi d’autres vidéos sur les actions à entreprendre pour réaliser son projet d’entreprise.
Pendant que j’écris cette article, je reçois un mail de Yann Le Nenn, l’un des YouTubers que dont je regarde régulièrement les vidéos, avec cet objet : « Jette-toi de la falaise… »
Et de quoi parle cette email ! Justement de l’entrepreneuriat ! En voici un petit extrait, avec lequel je suis assez d’accord :
Il faut apprendre à naviguer dans l’incertitude. Et finalement, est-ce que ça n’est pas ça être entrepreneur ? Être capable de s’adapter constamment…
Si jamais tu te jettes et que tu n’arrives pas à construire l’avion, qu’est-ce qu’il va se passer ? Tu vas t’écraser ? Peut-être… Mais l’avantage c’est que tu vas pouvoir recommencer… En apprenant de tes erreurs. Et à un moment tu y arriveras.
Mais si tu ne sautes jamais… Tu n’arriveras à rien.
Bon, vous allez me dire : » C’est bien beau, tout ça, Lana, mais pour toi, c’est quoi, un entrepreneur ? Et faut-il forcément avoir une entreprise pour être un entrepreneur ? «
Ces questions, ça fait plus d’un an que je me les pose et je suis encore en train de chercher mes réponses, au travers des différentes formations, des différents parcours et ateliers que j’ai suivi en 2018 :
parcours proposé par l’Arche aux Innovateurs et conseillé par ma conseillère Pôle Emploi (merci Mme Mauduit !) ,
formation concours Lyon Start Up pour finir l’année en beauté,
et bien sûr, les ateliers proposés par Pôle Emploi :
« M’imaginer créateur d’entreprise » que j’ai suivi en août
et « Mon projet de création d’entreprise et moi » que je viens tout juste de suivre (c’était jeudi dernier).
Ces différentes expériences feront l’objet de futurs articles, on ne peut pas tous raconter le même jour ;-p
« Mais pourquoi avoir fait tout ça ?
Et avec tout ça, tu n’a toujours pas lancé ta boîte ?
Non, toujours pas, mais je m’en rapproche tous les jours un peu plus.
Créer sa boîte, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut déjà intégrer le fait que moi aussi, j’en suis capable. Il y a une grande différence entre dire « Je veux peut-être créer une entreprise » et le penser vraiment, dépasser ses peurs et s’autoriser à se lancer.
J’ai fait tout ça pour renforcer la première qualité citée par les petits entrepreneurs, la confiance en moi, et pour développer les autres :
la créativité avec l’Arche aux Innovateurs et Lyon Start Up,
la passion avec l’impression 3D,
et la persévérance avec toutes les démarches qu’il faut remplir pour trouver ma place. Et je sais que ce n’est qu’un début !
« Et c’est quoi un entrepreneur pour toi, tu n’as toujours pas répondu ! «
D’après moi, un entrepreneur, c’est quelqu’un qui a un but, une vision de là où il veut aller, de ce qu’il veut faire, et qui chaque jour fait un petit (ou pas si petit d’ailleurs) quelque chose pour se rapprocher de son but.
C’est quelqu’un qui devient vraiment acteur de sa vie et sait s’adapter à ce que la vie lui apporte, c’est quelqu’un qui « fait de la limonade quand la vie lui envoie des citrons ».
Pour ma part, avec la sclérose en plaques, la vie m’a mis des bâtons dans les roues. J’ai mis un certain temps, mais j’ai finalement décider que, comme je n’ai pas encore de roues, et pour que ça dure le plus longtemps possible, ces bâtons, j’allais les prendre et m’en servir pour rester debout et avancer, au sens figuré bien sûr, mais aussi au sens propre :
En juillet, grâce à ABC Prévention Santé, j’ai découvert la marche nordique et ça a été une révélation ! Leur devise est :
Cette devise m’amène au dernier point : un entrepreneur, c’est quelqu’un qui sait que celui qui veut déplacer une montagne commence par déplacer un caillou. Les entrepreneurs qui ont réussi ont tous un point en commun : un jour, ils ont commencé, ils se sont lancés.
Pour finir, une photo que j’ai prise dans une salle d’escalade et qui résume bien ce que j’ai appris l’an dernier et que je suis encore en train de vivre :
Tout ce que tu as toujours voulu est de l’autre côté de la peur !